Monday, June 04, 2012

Crise de foi (foie ?)


Je vous rassure… Je ne vais pas tourner mystique, promis ! Mais en discutant avec une ex-collègue de travail, je me suis entendue dire « j’ai perdu 3 heures de ma vie… ».

Parce que j’ai réalisé que de mon anesthésie, je ne me souvenais rien. Ce n’est pas vraiment dormir (car la plupart du temps, on rêve), ce n’est pas vraiment mourir non plus, mais cela y ressemble bien.
Si quelque chose avait dégénéré, je serais morte sans m’en rendre compte (oui, je défonce des portes ouvertes, veuillez me pardonner c’était ma première anesthésie !).

Alors qu’est-ce qu’il s’est passé dans ma petite tête pendant ces trois heures, hein ? (Qui a dit « Rien, comme d’hab ! » ??).

En me réveillant, je me suis dit « Merdus, ça alors, 3 heures ! ».

Au mur, il y avait un calendrier avec des écrits chrétiens que j’ai remarqué que quelques jours plus tard. Et là, la révélation (pas mystique, je vous le répète) ! J’ai perdu 3 heures ! 3 heures ! Alors, à l’échelle de ma vie (courte ? longue ? Qui le sait ?), cela peut être minime mais c’est quand même inquiétant de lâcher prise pendant ce laps de temps sans savoir ce que l’on a fait de vous…. A moins que cela soit avec un joli garçon (je vous rassure, cela n’était pas le cas).

Alors, j’ai imaginé tout et n’importe quoi et je me suis dit que finalement, ce n’est pas si mal. Imaginons un instant que je me réveillai pendant l’opération… Même si mon rêve d’enfant était d’être médecin légiste (et aussi photographe de guerre ou archéologue), je n’aurais pas vraiment aimé entendre le chirurgien sortir un tonitruant « Putain, y’a pas, je n’y arrive pas aujourd’hui ».

Et là, cela m’a inspiré ce qui va suivre : quelques phrases que je détesterais entendre dans un bloc opératoire si je me réveillais subitement :

- Quelqu’un sait où est passé ce crétin d’anesthésiste ?
- La vésicule, c’est bien à droite ? (Cela marche aussi pour le cœur à gauche, les reins, les poumons et tout autre organe)
- J’ai bien compté, il manque un scalpel, non ?
- C’est dingue, mais je n’arrive pas à couper ce matin. Quelqu’un peut-il me donner un scalpel qui coupe. Vraiment !
- Hier soir, je crois que j’ai un peu trop bu.
- Ce soir, j’ai un dîner avec des potes de la fac. Merci d’accélérer le mouvement !
- Bon, allez me trouver un interne pour fermer. N’importe lequel, ça ira.
- Pourquoi c’est toujours pour moi les cas difficiles ? J’avais tennis cet après-midi.
- C’est un garçon ? Non ! Oups, je crois que j’ai confondu les dossiers !
- C’est une fille ? Vraiment ? On ne dira pas. Continuons.
- J’ai parié 20 euros sur la victoire de la France ce soir. Quelqu’un tient le pari ? Compresses, ça pisse le sang !
- Son cœur s’est arrêté de battre ? Ah, et qu’est-ce que l’on fait maintenant ? Pourrais-je avoir la procédure, merci ?!
- Tout s’est bien déroulé, finalement.
- Plus de peur que de mal, enfin, pour moi.
- Allez, encore un petit effort et on pourra aller se dégourdir les jambes.
- Je n’avais jamais vu un cas pareil sauf dans les bouquins de la fac. Et encore en 2ème année.
- Quelqu’un peut googler « Système digestif pour les nuls » ?

Honnêtement, je doute que ces phrases atterrissent un jour dans la bouche d’un chirurgien (sauf celui qui sera diplômé par Internet… suite à un achat sur eBay), mais je suis sûre que ils doivent bien s’amuser de nous.

Pour ma part, ma réponse sur la question agréable (et ma propension à savoir si le champion de France de Ligue 1 était Montpellier plutôt que PSG) a dû bien faire rire. En tous les cas, il ne souriait pas quand je me suis réveillée.

Au moins, il ne m’avait pas loupé. 

No comments:

Post a Comment

N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....

Newsletters !

Les Archives

Le blog d'une ItemLiz Girl